vendredi 31 juillet 2015

100 graines d'idées #41

Le défi d'aujourd'hui, chez Alice :


Au mois de mai dernier, j'étais témoin de Timothé, qui allait se marier. À moins de trois pieds du bénitier, je l'entendis haleter. Pour éviter à l'ami de flancher, j'ai pris sur moi de le cloîtrer. Là il m'avoua tout, coup de mou, doute et perplexité. Les mains moites et la gorge serrée, il se confia en toute amitié. Moutards, Kangoo et maison de quartier : Qu'avions-nous d'autre à lui faire miroiter ? Je lui fis boire un petit coup de poiré, tout en trouvant les mots pour soulager. Tout inspiré, je lui prévoyais un amour fou pour l'éternité. Pas un jour l'ennui ne viendrait. Ses trois mouflets feraient sa fierté. Voisins, amis, tous, vous le choieriez. Cet avant-goût doucement fit effet. Il ne larmoyait plus et même il souriait. La fiancée devait s'impatienter, alors il choisit de ne plus pinailler. Rasséréné, il rejoint l'assemblée. Même si moi, je n'y croyais qu'à moitié.

jeudi 30 juillet 2015

100 graines d'idées #40

La consigne du jour, chez Alice :


Truie et Cochon

Truie et Cochon cheminaient en forêt,
car quelques truffes ils s'en allaient chercher.
Ils étaient ici en toute amitié,
ni l'un ni l'autre ne s'étant marié.
Dans la terre, Cochon fourra son nez.
Attendrie, Truie lui dit : "Mais quel goret !"
Alors Cochon se sentit insulté,
n'ayant compris que Truie le désirait.
Un peu taquin, il voulut se venger :
Il la poussa, mais sans méchanceté.
Truie bascula, tomba dans le fossé.
En un instant, sa robe fut tachée.
"Vilain bandit, pourquoi m'avoir brusquée ?
Moi qui de vous me suis amourachée !"
Par ces mots doux, Cochon fut très touché,
en retour son affection fut avouée.
Enfin ils échangèrent un baiser
et décidèrent d'ensemble rester.
De cette histoire, l'on peut retirer
une morale à ne pas oublier :
Truie et Cochon sont de sexe opposé,
se décoder est leur difficulté.
Pour votre bel amour ne point gâcher,
à vous comprendre il faudra renoncer.

mardi 28 juillet 2015

100 graines d'idées #38

Un petit tour dans l'autobiographie, chez Alice, qui nous propose de raconter notre premier souvenir. Je ne sais pas quel est le tout premier, mais voici une petite promenade dans l'enfance :

Se souvenir. Plonger dans le passé. Tenter de retrouver des images, des impressions. Retour en maternelle. La cour dont le bitume nous égratignait les genoux. Un rouge-sang, bientôt camouflé par un rose-mercurochrome, qui donnait à nos bobos des airs d'accident grave, nécessaires preuves pour se faire consoler au retour des mamans.
Du sang, encore. Une grosse goutte, énorme pour mes yeux d'enfant, qui pendouillait au doigt de Marine, dont la main malhabile s'était aventurée près de la barrière verte du fond de la cour.
Les fessées, rarement méritées, mais généreusement offertes par la maîtresse. Deux d'entre elles, probablement à 4 et 6 ans, encore très claires dans ma mémoire, m'ont hantée pendant des années et donné le goût de la méfiance.
Pas très joyeuses, toutes ces images. Allez, un souvenir plus émouvant, un peu plus tard, en primaire. Une partie de billes. Je regarde Noémie et Lolita, qui parient leurs plus beaux calots. La première remporte la partie, la seconde réalise que cette perte lui coûte et se met à sangloter. Noémie, souvent peste, m'étonne ce jour-là par sa bonté. Elle laisse à Lolita les billes qui lui revenaient de droit.
D'autres moments ont été heureux, bien sûr. Avec ma sœur, d'innombrables fous rires, qui ne sont pas devenus plus rares aujourd'hui. L'enfance est un savant mélange de joies et de peines. Mais, plus les années passent et plus je savoure ma vie d'adulte. Pouvoir choisir. Décider seule de la direction à prendre.

lundi 27 juillet 2015

100 graines d'idées #37

La proposition du jour, chez Alice, était la suivante :
 
Arbre vu chez la voisine
Autrefois vivait un sorcier très puissant. Il contrôlait la nature et faisait pousser plantes et ressources à sa guise. Aussi, les villageois l'admiraient beaucoup et profitaient de récoltes généreuses. Cependant, ses pouvoirs ne manquaient pas de les effrayer et le sorcier était très seul. Il lui prit l'envie de connaître la douceur féminine, et puisque aucune villageoise n'osait l'approcher, il décida d'inventer la femme qui l'aimerait sans peur.
Un soir de pleine lune, il mit dans un pot une graine, quelques gouttes d'amour, de la poudre de beauté, un soupçon d'intelligence et un brin de curiosité. Il recouvrit de terre et arrosa d'une eau magique, impatient de rencontrer cette belle plante. Chaque jour, il suivait la croissance de sa future femme, qui devenait de plus en plus grande, de plus en plus belle.
Quelque temps plus tard, elle fut prête. Le sorcier la cueillit délicatement et la guida dans son château, afin de lui faire découvrir sa nouvelle vie. Les mois passèrent et la femme du sorcier s'était parfaitement habituée à son existence humaine. Une fois par semaine, il fallait simplement qu'un jardinier-coiffeur se charge de tailler ses longs cheveux, seuls souvenirs de sa vie de plante.
Le jardinier, comme envoûté par cette créature étrange, prenait soin, lorsqu'il cajolait sa crinière, de glisser dans la conversation quelques paroles ayant déjà fait leurs preuves auprès de la gente féminine. La jeune femme, innocente, ignorait les ruses des hommes. Elle fut rapidement séduite par son coiffeur et désira s'enfuir à son bras.
Une nuit, les amants mirent leur plan à exécution. C'était sans compter sur la clairvoyance du sorcier, qui les attrapa aussitôt. Le jeune homme fut jeté en prison. La demoiselle, reflet d'un échec aux yeux de son créateur, fut renvoyée à son état végétal et plantée sous les fenêtres du maître des lieux.

dimanche 26 juillet 2015

100 graines d'idées #36

Aujourd'hui, Alice nous a demandé de créer un haïku
et nous a rappelé les règles de base :

- une répartition des syllabes en 5/7/5
- une référence à la nature
- une émotion

Pas évident ! Et c'est tout nouveau, pour moi.
J'ai fait ce premier essai, peut-être pas assez imagé :

Qu'il fait bon ce soir
sur les chemins italiens…
Pourquoi s'en aller ?

Et j'en ai tenté un autre :

Les feuilles murmurent
sous les pas des promeneurs
d'une fin d'été.


Cela me donne envie de faire d'autres essais, prochainement.
Bonne soirée :)

100 graines d'idées #35

Pour faire la graine d'idée d'hier, Alice nous a offert :


Ce matin, à mon réveil, je me sentais en pleine forme. Pourtant, quand je me suis lavé les dents, le reflet que m'a renvoyé mon miroir avait fort mauvaise mine. Je n'y ai pas trop prêté attention et je suis descendu mettre mon manteau. J'ai embrassé ma femme, un peu fatiguée, elle aussi. Pendant mon trajet en métro, j'aime observer les gens. Il est rare qu'ils se réjouissent de se trouver là, mais aujourd'hui, ils semblaient vraiment accablés par leur situation. "Sale journée pour tout le monde" ai-je pensé. Je suis arrivé à l'école un peu en avance, ce qui m'a permis de mettre mes fiches en ordre avant la venue des élèves. Voir des enfants apporterait un peu de vie à cette morne matinée et je me ressourçais déjà au bruit de leurs jeux dans la cour. Quand la cloche a retenti, j'ai ouvert la porte pour les accueillir. Mais eux aussi avaient soudain l'air épuisé. J'ai commencé mon cours un peu déstabilisé.
Ce n'est que légèrement plus tard que j'ai réalisé ce qui clochait. Vous n'allez sans doute pas me croire, mais dès que je regarde quelqu'un, il se met à vieillir plus rapidement, là, sous mes yeux ! Et pour peu que je le fixe longuement, je vois même les rides se former et les cheveux blancs affluer !
Quand j'ai compris dans quelle atroce situation je me trouvais, j'ai quitté ma classe, ayant trop peur de grignoter la vie de mes élèves. Je suis allé voir le proviseur, pour lui faire part de mon problème, mais celui-ci ne m'a pas cru et il a fallu que je m'acharne pour le lui expliquer. Si bien que cela a pris du temps. Trop de temps. Le pauvre homme, qui était un peu âgé, a vieilli devant moi, et la demi-heure d'argumentation que je lui ai imposée lui a été fatale. J'ai voulu appeler à l'aide, mais cela risquait de coûter la vie à quelqu'un d'autre.
Alors j'ai eu l'idée de vous téléphoner, Docteur. Comme cela, nous ne nous voyons pas vraiment. Et je pense que mon horrible pouvoir de faire vieillir les gens ne fonctionne qu'en face à face. Enfin, je suppose… Vous êtes toujours là ?… Docteur ??… Docteur ??!!!

vendredi 24 juillet 2015

100 graines d'idées #34

Aujourd'hui, Alice nous a demandé d'écrire :


Dans la rue de la mairie
habite Monsieur Autrui.
Les gens le trouvent gentil
bien que pas très dégourdi.

Il cultive pissenlits,
trèfles, herbes folles et orties,
dans des petits pots fleuris,
qui posent quelques soucis.

Matinée, soir et midi,
et même parfois la nuit,
ses chères plantes il nourrit,
aspergeant grands et petits.

Quiconque chemine ici
reçoit soit torrent, soit pluie,
en fonction de sa myopie.
Et cela sans préavis.

Les passants regardent qui
les a arrosés ainsi.
Tout honteux, Monsieur Autrui
répond : "C'est pas moi, c'est lui."

Un jour le maire est sorti,
ayant reçu trop d'avis
disant que cet ahuri
des promeneurs faisait fi.

À celui-ci, Autrui dit
qu'il n'arrosait pas ainsi
parce qu'il avait envie,
seulement par ânerie.

Le maire a vite senti
le bon coup à faire ici.
Il crée plein de parapluies,
bien sûr, à son effigie.

Les citoyens sont ravis
du petit cadeau gratuit.
Le maire aussi se réjouit :
L'élection a lieu jeudi.

jeudi 23 juillet 2015

100 graines d'idées #32 et #33

Je manque de temps pour les graines d'idées d'Alice, alors j'ai mélangé celle d'hier et d'aujourd'hui dans un dessin, sur le thème du rond et celui du trois :

Bonne soirée !

mardi 21 juillet 2015

100 graines d'idées #31

Aujourd'hui, Alice nous propose de parler de transmission, de passation d'une génération à l'autre

Il est bientôt quinze heures. Nous sommes toujours attablés et le repas qui vient de s'achever commence à alourdir mes paupières. Une exclamation m'extrait de mon demi-sommeil :
"Aujourd'hui, tu seras un homme ! Je vais t'apprendre à te raser !"
L'adolescent est guidé vers la salle de bains par son parrain, qu'il voit rarement. Un tube qu'on débouche. Un son de crème comme la caresse de la Chantilly contre les fraises. La lame effleurant la peau juvénile. L'homme mûr délivre ses conseils au garçon attentif et reconnaissant. Je n'ose m'approcher. Je serais de trop. Quelques minutes plus tard, tous deux rejoignent le salon. Le duvet adolescent a fait place à un sourire fier, à une nouvelle saison. Un geste qui deviendra bientôt une habitude. Son instructeur reprend sa place à mes côtés. Qu'il est beau dans ce rôle. Mes yeux se ferment à nouveau et je l'imagine maintenant transmettre ces menues choses du quotidien à une petite personne que nous pourrions concevoir ensemble.

lundi 20 juillet 2015

100 graines d'idées #30

Et aujourd'hui, la question d'Alice était :

Quel est le plus bel âge de la vie ?

Dans mon village, il n'y a qu'une rue.
Ce matin, je l'ai descendue.
À tous les gens que j'ai croisés
une simple question fut posée :

Quel est le plus bel âge de la vie ?

J'ai demandé à ma maman,
elle dit regretter ses vingt ans.

L'âge préféré de l'épicier :
"Quand je serai enfin retraité !"

La réponse de la boulangère :
"L'âge auquel je serai grand-mère."

Voici l'avis de mon voisin :
"À 12 ans, quand j'ai eu un chien !"

Je croise le maire, il me répond :
"Mon âge lors de mon élection."

Le meilleur d'après mon facteur :
"Celui où l'on s'envoie des fleurs."

La vieille de la petite chaumière
m'a juste dit : "C'était hier."

Selon la jeune institutrice :
"L'âge de mon premier 10/10."

Là je pose alors la question
aux élèves en récréation :
Le plus beau jour selon Nathan :
Celui où l'on fête ses huit ans.

L'enfant fait quelques pas et dit :
"Viens, si tu veux, c'est aujourd'hui !"

100 graines d'idées #29

J'ai pris un peu de retard dans mes graines d'idées,
hier Alice nous demandait :


Les minutes passent. Plus vite que je ne le voudrais. Un trait, quelques hachures… La trotteuse me martèle les oreilles. Je griffonne des arbres au premier plan. Pas le temps de gommer les lignes de construction. J'arrache la feuille, avant de filer à la Poste. Dans mon empressement, je fais basculer ma trousse d'encres. Le dessin est éclaboussé par le flacon bleu. Le ciel sera donc bleu.

samedi 18 juillet 2015

100 graines d'idées #28

Aujourd'hui, Alice nous a demandé d'inventer :


Besoin de vacances ? Envie de soleil ? Marre des plages surpeuplées, des brochettes de parasols ? Las de recevoir des coups de coude de votre voisin de chaise longue ? Ce voyage est fait pour vous ! Embarquez pour Lupiornus, une planète située à 10 kilomètres de notre bon Soleil. Rencontrez la population locale, baignez-vous dans des lacs de lave tiède et pure. À votre retour, vos amis ne manqueront pas d'être séduits par vos souvenirs typiquement lupiorniens et votre bronzage défiant toute concurrence !
Contactez vite notre agence sur le site www.larnakokouillon.com !

vendredi 17 juillet 2015

100 graines d'idées #27

Voici la consigne du jour, proposée par Alice :


Un vendredi étouffant, dans le Nord de l'Italie. Il est presque 18 heures, l'occasion d'aller se rafraîchir dans le lac avoisinant. À cette heure-ci, l'endroit est presque désert. Le soleil lui aussi a décidé de se cacher derrière les nuages, promesse d'une nuit orageuse. Mais pour le moment, l'air est lourd. La musique du plus proche café peine à parvenir jusqu'à nos oreilles. Installés dans l'herbe sèche, nous regardons les passants, qui se font rares. Une femme attire mon attention. Cheminant dans le lac, elle déplace nonchalamment son corps imposant, foncé par une exposition intensive sous les rayons du soleil estival. Elle jette un regard vers nous, hésitant entre la dénonciation de notre curiosité et la vérification qu'elle est bien observée. Elle s'éloigne d'un pas mal assuré, les pieds meurtris par les galets. Un peu plus tard, elle passe à nouveau devant nos yeux, nous donnant l'occasion de raviver notre récent souvenir, déjà presque effacé. Un dernier coup d'œil pour s'assurer que nous avons remarqué sa présence, et sans doute pour faire ce même exercice de voyeurisme que nous opérons sur elle.

Je me demande quelle langue parle ce jeune couple. Cela ressemble à du français, mais je n'en suis pas certaine. La fille m'a regardée. Est-ce qu'ils parlent de moi ? Peut-être pas. Mon propre mari semble avoir oublié mon existence, bien que l'odeur de sa cigarette me chatouille le nez en ce moment. Pourquoi ai-je l'impression de ne pas exister ? J'aimerais être le sujet d'une conversation, même pour être critiquée. Je vais passer devant ce couple, au moins ils me regarderont, me jugeront. Ce sera déjà quelque chose. Bon sang, que l'eau est froide. C'en est presque douloureux. Mais pas désagréable. Je m'approche de mes Français. Tous deux me détaillent de haut en bas, en faisant semblant de regarder au loin. La fille note quelque chose dans un carnet. Peut-être qu'elle est scénariste et qu'elle fera de moi l'héroïne de son prochain film. Je suis un peu loin maintenant, ils ne me voient plus. Je vais passer en sens inverse. Après tout, il faut bien que je rejoigne ma serviette. Et mon mari.

jeudi 16 juillet 2015

100 graines d'idées #26

Aujourd'hui, Alice nous invite à créer une histoire
en jouant avec le prénom MARIE
:

Marie a mari et amis.
Mais, ah ! Elle s'ennuie, pardi !
Marre du lundi, marre du mardi,
et tous les jours de sa vie.
Marie aimerait prendre la mer,
son quotidien la désespère.
Marie a l'âme voyageuse,
Marie n'a rien pour être heureuse.
"Ça rime à rien" chuchote-t-elle,
en mirant couler son rimmel.
Jeudi, indigestion de mie,
diagnostic : overdose de pluie.
Le docteur gribouille et prescrit
un voyage près de Tahiti.
Cela tombe à pic, le mari
est en vacances vendredi.
Oui mais il s'était déjà dit
qu'il verrait Star Academy.
Marie le maudit… Oh, tant pis !
La vie continuera sans lui !
Mille mallettes sont remplies
de plein de mini-bikinis.
Dès le lendemain, à midi,
la jolie Marie s'est enfuie.
Et puis d'après ce qu'on m'a dit,
le toubib est parti aussi.

mercredi 15 juillet 2015

100 graines d'idées #25

La question du jour, chez Alice :


Aujourd'hui est un jour de fête,
Anne aura 6 ans.
Donc elle veut garnir nos assiettes,
tout spécialement.

Un bon gâteau au chocolat,
fait pour ses trois sœurs.
Mais pour une fois dans un plat
en forme de cœur.

Ça y est, notre gâteau est cuit,
il va être bon !
Attendons qu'il ait refroidi,
pour jouer les gloutons.

Les quatre sœurs sont réunies,
vont bientôt goûter.
Un sujet vient sur le tapis :
"Comment le couper ?"

Si un gâteau rond est facile
à couper en quatre,
un cœur sera bien plus subtil,
matière à débattre…

Anne refuse de léser
une de ses sœurs
pour une autre en favoriser
sous risque de pleurs.

Pendant que les fillettes cherchent
une solution,
quelqu'un d'autre saisit la perche,
et choisit l'action.

Le chien s'empare du gâteau,
le cœur est mangé.
Il n'en reste plus un morceau,
Anne est soulagée.

mardi 14 juillet 2015

100 graines d'idées #24

Le sujet du jour, proposé par Alice :


La Tarte aux Fraises
(à chanter sur l'air de La Marseillaise)

Allons enfants de la fratrie
L'heure du goûter est arrivée !
Comme vous ce qui me fait envie
C'est une tarte bien sucrée
En chœur : C'est une tarte bien sucrée !!!
Allons cueillir dans la campagne
des fraises pour un bon petit plat !
Ramenons-en plein dans nos bras !
(Perso je rajouterai du champagne)

Refrain :
Regarde ! Il y en a plein !!!
Ramène des cartons !
Marchons, marchons
Que les plus mûres
Abreuvent nos bidons !

lundi 13 juillet 2015

100 graines d'idées #23

Aujourd'hui, Alice nous a demandé de raconter :


Anatole avait un chien,
un Teckel qu'il adorait.
Il l'avait nommé Merlin
et tous les jours ils jouaient.

Ses cheveux étaient si doux
que la jolie tête blonde
était pour Harry le pou
le plus bel endroit du monde.

Et Merlin, de son côté,
avait des poils longs et roux
où se cachait Dorothée,
une puce et non un pou.

Lors d'un jeu dans la nature,
Anatole s'endormit
contre la douce fourrure
de Merlin, son bon ami.

Puce et pou ne dormaient pas
et ce jour changea leur vie :
Dorothée se promena,
rencontra le bel Harry.

En un coup d'œil ils s'aimèrent
d'un amour pur et parfait.
C'est pourquoi ils décidèrent
de ne se quitter jamais.

Parfois ils se sentaient bien
sur la tête du garçon.
Les autres jours, c'est Merlin
qui leur servait de maison.

Rapidement les parents
virent les démangeaisons
que ces déménagements
provoquaient. Ils dirent non.

Papa shampouina Merlin,
Maman lava Anatole.
Chez ni l'enfant ni le chien
ne resteraient les bestioles.

1, 2, 3, il faut sauter !
vers un lieu qui gratte moins.
La perruque de Mémé
est leur maison de demain.

dimanche 12 juillet 2015

100 graines d'idées #22

Encore un sujet original, proposé par Alice :


Oups ! Quelqu'un approche ! "Ma chérie, je suis si excité de voir le fœtus pour la première fois !" Oh ! Sans doute une échographie ! Je n'ai pas du tout envie de m'extraire de ma lecture, mais il le faut ! Voilà, je vais cacher mon bouquin ici… Concentration… Prendre une expression neutre. Un peu mignonne, quand même. "Voilà votre bébé !" "Il est si chouuuuuu !!!"  J'espère que cela ne va pas durer trop longtemps… J'aurais dû corner la page.  "Moi, je ne vois rien…" "Si, là, c'est un bras, tu vois ?" "Aah… euh oui." Il paraît qu'une fois sorti, je devrai faire semblant de ne rien savoir, de tout réapprendre. "Il me ressemble, tu ne trouves pas ?" Je n'ai pas trop envie de leur mentir ; ces jeunes gens ont l'air sympathique. "Oui, un peu." Mais on m'a dit que ça risquait de les perturber. "Tout va bien, Docteur ? Vous ne dites rien !" J'espère au moins qu'ils me feront la lecture. "Euh… oui, je crois." "Vous croyez ???!" "Non non, je veux dire, tout va parfaitement bien, Madame." "Vous m'avez fait peur !" Je demanderai conseil à mes amis sur le comportement à adopter. "Nous nous revoyons donc dans 2 mois." "Merci, au revoir Docteur." Ah, je crois que c'est bon, je vais pouvoir me remettre à lire ! "Tu ne trouves pas qu'il était bizarre ce médecin ?" Zut ! Mon livre était super mal caché ! … Heureusement que personne n'a rien vu. "Oui, il transpirait beaucoup, et je viens de le voir partir en courant."

samedi 11 juillet 2015

100 graines d'idées #21

Voici la proposition d'écriture du jour, chez Alice :


Lorsque j'étais enfant, chaque dimanche, Maman me conduisait chez Tante Berthe. En vrai, elle s'appelait Bertheline. C'était la mère d'un cousin de la demi-sœur de Papa. Enfin bref, c'était Tante Berthe. Maman me déposait dans l'allée et je rejoignais la petite maison à colombages en trottinant. Sans un mot, Tante Berthe libérait un fauteuil fleuri, pour que je puisse m'asseoir. Elle déposait une montagne de biscuits sur la table, mais il m'était interdit d'y toucher avant d'avoir eu son autorisation. Le premier gâteau était destiné à Cornichon, le vieux caniche sourd. Comme il ne sentait pas grand-chose non plus, il fallait généralement attendre une dizaine de minutes pour que son regard croise les gesticulations de Bertheline et que ma gourmandise soit enfin satisfaite. Après le goûter, Tante Berthe me prêtait un cahier dans lequel je pouvais dessiner en attendant le retour de Maman. Elle sortait ses mots croisés et ses grosses lunettes, et j'avais alors tout le loisir de scruter son visage bizarre, bien que familier. Ce qui m'intriguait le plus, c'était sa moustache. Mamie aussi en avait une, mais différente. Il me semblait que Bertheline entretenait la sienne, car elle était plus prononcée chaque semaine. De longs poils noirs dégoulinaient de ses narines, comme si un animal y vivait caché. Tel un scientifique, je dessinais des croquis hypothétiques de la bête, d'après mes observations minutieuses. Six heures sonnaient à la grande horloge sans que j'aie vu passer l'après-midi, et je devais alors mettre fin à mes investigations jusqu'au dimanche suivant.

vendredi 10 juillet 2015

100 graines d'idées #20

Sujet du jour, chez Alice :


Chaque matin, je sors de chez moi à 8h03 pour être dans la rue à 8h06, attraper le bus de 8h13 et arriver au bureau à 8h27. Mais aujourd'hui, ma porte ne s'ouvre pas. J'actionne la poignée, je pousse, je tire, rien n'y fait, elle reste bloquée ! Je jette un œil par le judas, et j'aperçois une chose grise. Un gris tirant sur le mauve. Sans doute le costume démodé de quelque voisin désobligeant.
"Ohé, Monsieur, veuillez vous éloigner de ma porte, afin que je puisse sortir, s'il vous plaît !"
Pas de réponse. Mais l'homme en costume a bougé. Je vois maintenant son œil. Un gros œil brun avec de longs cils. C'est peut-être une dame. J'espère que je ne l'ai pas vexée, elle risque de m'empêcher de partir pour se venger.
Je tente un : "Oh pardon, je ne vous avais pas reconnue, chère amie ! Très en beauté, aujourd'hui !"
Je ne sais pas d'où je sors cette réplique. Je devrais aller au cinéma, pour renouveler mon répertoire. Cependant, mon petit compliment semble avoir fait mouche. Un grand sourire apparaît maintenant. Mais il m'est toujours impossible d'ouvrir la porte.
"J'aimerais beaucoup prendre de vos nouvelles… face à face… Pourriez-vous faire un pas sur le côté, pour que je ne vous blesse pas en ouvrant… ?"
J'entends quelques pas lourds. Je m'apprête à sortir, mais cette satanée porte est coincée ! Cette femme encombrerait-elle la totalité du palier ? Je ne tiens vraiment pas à me la mettre à dos, heureusement je me sens psychologue ce matin :
"Oh, j'ai oublié de prendre quelque chose dans ma chambre. Pourriez-vous m'attendre au café en bas de la rue, ainsi nous continuerons notre conversation en étant plus à notre aise… ?"
La dame s'éloigne dans un bruit assourdissant, quelques marches de l'escalier ont dû céder, si j'en crois le vacarme. Mais le judas est enfin libre, et moi aussi !
Je dévale le colimaçon abimé, et je m'apprête à prendre le bus de 8h24, tout en cherchant une excuse valable à donner à mon supérieur. Lorsque je trouve un siège où m'asseoir, je ne peux m'empêcher de jeter un regard vers le café de ma rue. Là, en terrasse, un éléphant sirote tranquillement un jus d'abricot.

jeudi 9 juillet 2015

100 graines d'idées #19

Aujourd'hui, Alice nous propose de nous inspirer d'un tableau pour écrire un texte :

Impression, soleil levant, Monet - 1872

Tandis qu'une lueur sanguine se détachait peu à peu des eaux du port, je continuais de ramer sans bruit pour ne pas attirer les regards des pêcheurs matinaux. J'aurais voulu partir plus tôt, mais je craignais de devoir me munir d'une torche, qui aurait été visible depuis les maisons des alentours. Deux cannes à pêche créaient l'illusion, ou du moins je l'espérais. Quelques mètres plus loin, englouti par la brume, je jetai enfin ce sac de jute qui m'encombrait. Il s'enfonça lourdement dans l'eau sombre, avant de disparaître de ma vue. Et de ma vie.

mercredi 8 juillet 2015

100 graines d'idées #18

Avant d'être demain, voici ma réponse au sujet du jour d'Alice :


Dans un immense château,
au fin fond d'un bois de France,
vivait l'aimable Thibault,
un roi de belle apparence.

Bien qu'il fut beau et doté
de sublimes mèches blondes,
toujours il était nommé
"le plus petit roi du monde".

Car Thibault était si bas
qu'il ne dépassa jamais
les personnes qu'il croisa
au-delà de leurs mollets.

Le roi était complexé
et décida tout à coup
qu'il resterait enfermé,
ne sortirait plus du tout.

Des années ainsi passèrent
sans que personne il ne vit.
Au moins les gens arrêtèrent
de dire : "Il est si petit !"

Mais Thibault était humain
et l'ennui se fit sentir,
si bien qu'il avait besoin
d'amis pour se divertir.

Une trêve il s'accorda
dans sa vie de solitude.
Vers le village, il marcha,
ravi de cet interlude.

Mais pendant sa longue absence,
les habitants de la ville
avaient fait la connaissance
d'un dragon méchant et vil.

Tous les villageois devaient
obéir à l'animal.
Quelquefois, il en mangeait,
bien qu'il les digéra mal.

Thibault voulut les aider,
chercha l'idée de génie,
et prit de quoi s'inspirer
dans une boulangerie.

Notre bon roi s'approcha
de la bête sans un bruit,
celle-ci n'entendit pas
le souverain, si petit.

Le petit roi se glissa
dans la bouche du méchant.
Vers l'estomac, il jeta
pain, brioches et croissants.

Rapidement le dragon
sentit quelques gargouillis.
Il eut bien mal au bidon,
ce n'était pas gluten-free.

L'animal partit d'ici
pour soulager ses douleurs.
Le village reprit vie
et acclama son sauveur.

Thibault perdit son vieux nom,
désormais on l'appela
d'une tout autre façon :
"Le plus courageux des rois".

mardi 7 juillet 2015

100 graines d'idées #17

Youpi ! Aujourd'hui, je réponds à temps au sujet du jour d'Alice :


À la dernière interro, j'ai rendu copie blanche. Je ne pouvais me résoudre à donner une solution définitive. Répondre, c'était choisir. Choisir, c'était empêcher la possibilité d'autre chose. Une feuille blanche est une promesse, l'opportunité de laisser le champ libre à l'imagination du lecteur. Lui dicter une réponse serait l'infantiliser, considérer qu'il est incapable de la trouver seul. Quelle plus grande preuve de respect envers un professeur que de lui laisser le soin de répondre lui-même à sa question ? Lui en a-t-on jamais donné l'occasion ? Il en a probablement toujours rêvé ! Se glisser dans la peau de l'élève pour rédiger le devoir idéal, celui de son choix.
Le prof, sans doute flatté, a décidé de me donner un zéro en échange, afin de me laisser libre d'imaginer la note de mes rêves.

100 graines d'idées #16

Encore un peu de retard, pour la graine d'idée d'hier. Alice nous demandait d'écrire une histoire avec le maximum de "ch" :

Charlotte chérissait la vie de château. Son souhait le plus cher était d'accrocher un homme riche, et si possible charmant. Chaque jour, elle cherchait qui serait son chéri. Ce dimanche, son choix fut fait : le duc Charles-Henry de la Chantilly avait des yeux enchanteurs, et être duchesse étancherait sa soif de chic. Elle mit son chapeau fuchsia et chemina jusqu'au duché du Charles. Chaque échantillon affichait une richesse chatoyante. Charlotte était charmée. Charles-Henry ne rechignait pas à montrer son château, car il aimait le chant des compliments. Il chargea son chauffeur d'approcher une ombrelle de lui, pour empêcher d'écorcher sa noble chair. Charlotte se pencha pour tenter une approche. Par malchance, Charles-Henry se fâcha, objectant qu'elle était d'un rang chétif, et qu'elle ferait tache avec lui. Tant de méchanceté échauffa les oreilles du chauffeur. À son chef, il mit une châtaigne. Aussitôt Charlotte s'en enticha, car s'il péchait par sa richesse, son cœur cachait un chevalier. Depuis, chaque jour, elle fut choyée par ce chéri de premier choix.

lundi 6 juillet 2015

100 graines d'idées #15

Hier, je n'ai pas pu mettre en ligne la graine d'idée d'Alice, parce que nous étions en voiture pendant 14 heures. Le sujet était :

D'où viennent les nuages ?

Voici donc mon dessin-réponse, fait hier soir, en Italie :

Peut-être aurez-vous reconnu une des géantes
dont je vous parlais ici :)

samedi 4 juillet 2015

100 graines d'idées #14

La graine d'idée du jour, chez Alice :

J'ai un crayon magique qui...

J'ai un crayon magique
qui lorsque l'on panique
se met à dévoiler
les réponses à trouver.

J'ai un stylo bizarre
que j'aime bien avoir
quand je me sens troublé
par la peur du raté.

Ce merveilleux stylo,
Papi m'en fit cadeau.
Mais hier il m'avoua :
"La magie vient de toi !"

Ce crayon serait donc
on ne peut plus quelconque.
Et depuis ce matin,
je n'en ai plus besoin !

vendredi 3 juillet 2015

100 graines d'idées #13

Graine d'idée du jour chez Alice :

Pourquoi le chiffre 13 fait-il peur ?

La graine d'idée du jour
servira de catharsis.
Déjouons quelque mauvais tour
grâce à ce bel exercice.

Chacun sait ce qu'est le 13,
mais pourquoi nous fait-il peur ?
Pourquoi n'être pas à l'aise,
ne l'user qu'à contrecœur ?

13 est de ces menues choses
auxquelles on donne importance.
Certaines vous décomposent,
d'autres vous amènent chance.

L'être humain est ainsi fait
qu'il aime à étiqueter
tout le bon, tout le mauvais,
et n'y surtout rien changer.

Pourtant 13 en soi n'est rien
qu'un nombre comme les autres.
Libre à moi qu'il soit le mien,
à vous de le faire vôtre.

13 est bien l'illustration
qu'au pire on peut ne dire oui.
Faisons fi des trublions
qui empoisonnent nos vies.

jeudi 2 juillet 2015

mercredi 1 juillet 2015

100 graines d'idées #11

Il est 21h30 et j'ai presque raté le rendez-vous écriture du jour.
Vite vite, une idée !
Aujourd'hui, Alice nous proposait :


Ferdinand regardait les secondes s'écouler. Lentement. Trop lentement. Il attendait avec impatience que l'horloge l'autorise à quitter ce bureau qu'il maudissait. Plus que 4 minutes et 7 secondes !

Soudain, son supérieur fit irruption dans la pièce.
-Ferdinand, tu as fini le dossier Ringenbach ?
-Oui, chef !
-Alors, j'ai une mission pour toi. Le ministre est formel, tu dois inventer un treizième mois.
-… Pardon ??
-Janvier, février, mars… Ça te dit quelque chose ? Eh bien, tu m'en fais un autre. Tu as trois minutes.
Le patron sortit dans un claquement de porte, laissant Ferdinand déboussolé.

Mince alors, un mois. Un treizième mois. Il y en a douze. Allez, plus que 2 minutes 37 et je serai sorti. Janvier… Janvier, c'est le froid, le lendemain des fêtes, les bonnes résolutions… Février… Les vacances à la montagne. Tiens, je me demande si Odette a déjà réservé le gîte ! … Non non, concentre-toi ! Plus que 2 minutes 12 ! Mars… Le printemps qui s'annonce, les arbres qui bourgeonnent… Avril… C'est une fille d'aaavriiiiil, pauvre de moiii… Pauvre de moi, pauvre de mois, tiens ! Mai… Mai, mai, mais que diable allait-il faire dans cette galère ??? Juin… Le soleil… la plage, la sieste… Juillet… L'été toujours l'été… On en est tous au même point ! Qui refuserait un juillet prolongé ? Des vacances toute l'année, sans discontinuer… J'en deviens poète ! C'est vrai que j'aimais bien écrire autrefois, quand j'étais étudiant…

À 19 heures tapantes, Ferdinand sortit de son bureau, quand son chef l'interpella :
-Tu as trouvé le treizième mois ?
-J'ai laissé ma note sur la table.

Ferdinembre (nom masculin) : Treizième mois de l'année, qui commence dès qu'on en prend conscience. Moment où tout un chacun peut décider d'enfin s'écouter et de faire ce qui lui plaît. Adieu, boss.