lundi 24 août 2015

100 graines d'idées #47

Les 100 graines d'idées font une pause à 50, alors je prends mon temps pour les faire.
Voici la graine 47, dans laquelle Alice nous demandait d'écrire :


Ma famille est originaire de l'Allée des Oiseaux. Mes parents, mes cousins, tous habitent dans ce coin. Mais moi, je suis née en ville, sur un balcon. Le hasard m'a fait éclore dans la jardinière de Madame Plantin, rue des Myrtilles. Un matin de juillet, je suis sortie, entre un géranium et du basilic. La propriétaire des lieux avait dégainé son arrosoir pour nourrir mes voisins et a semblé étonnée de me voir. Elle m'a observée, longuement, hésitant entre trésor et mauvaise herbe. Quelques minutes plus tard, elle est revenue avec un verre d'eau et un compte-gouttes. Elle m'a donné à boire, un peu, beaucoup, passionnément. J'étais adoptée. Les journées ont passé, j'ai grandi sous le regard protecteur de la vieille femme. Et puis un jour, Madame Plantin a eu de la visite. La petite Élisa s'est approchée et ses doigts maladroits m'ont chatouillée. J'ai rejoint ses cheveux, installée derrière son oreille. J'ai visité l'appartement pour la première fois. La pendule a sonné et la fillette est sortie. Nous avons pris le bus pour rejoindre la campagne. En approchant de sa maison, l'odeur des biscuits a fait courir Élisa. Les mèches blondes ont ondulé et moi je suis tombée. Tombée dans l'Allée des Oiseaux.

samedi 8 août 2015

100 graines d'idées #46

Je continue sur ma lancée. Pour le 46, Alice nous demandait de jouer avec le fameux slogan de 1984 :


- Salut Bernadette !
- Salut Daniel !
- Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
- On doit trouver un slogan de prévention contre l'alcool.
- Ça paye bien ?
- Pas mal.
- Tu as déjà une idée ?
- J'avais pensé à quelque chose comme : "Bois pas, tu le regretteras."
- Un peu morbide, non ?
- Oui, un peu. En même temps, c'est le thème…
- Je crois qu'on devrait essayer de faire un peu plus marrant, pour amuser nos jeunes.
- Du genre ?
- "Oulah, t'as vu ta tronche ? Conduis pas !"
- Hilarant.
- Ouais, nan, mais c'est à retravailler !
- On ne comprend pas assez que ça parle d'alcool.
- Pas faux.
- On n'a qu'à écrire tout ce qui nous fait penser à l'alcool… Bouteille, rouge, blanc, dîner, …
- Raisin, drague, fête, s'amuser, …
- Il faut aussi voir les côtés négatifs, c'est un peu l'idée : Mort, accident, danger, …
- Attends, je reviens !
- Tu fais quoi ?
- …
- … ?
- Voilà, un petit coup de rouge, pour être dans le sujet !
- Oh, mais… oh bon d'accord, c'est pour le travail, après tout !
- Ah, c'est du calva, flûte. Boh, ça nous fera digérer !
- Je n'ai pas encore mangé…
- Moi non plus. Ce sera pour préparer la digestion.
- Bon, on s'y met ?
- Je te sers un verre. Tiens, on a oublié de noter "verre".
- Ah oui, je l'écris… Oulah, doucement avec le digeo !
- À propos de verre, quand on n'en boit qu'un, y a pas de risque !
- Ah oui, ça peut servir pour le slogan, du genre "Je bois un verre, et je rentre."
- Ou "1 verre : ok. 2 : Pas bon."
- Oui. Mais il faudrait que ça rime…
- Et puis deux, franchement ça va, disons plutôt trois. Je t'en remets une goutte ?
- Oui, merci. J'aime bien ton "ça va", ça fait langage parlé.
- "1 verre, ça va. 3 verres, ça va pas." ?
- Un peu attendue, cette rime.
- Un équivalent de "ça va pas", alors.
- "N'y pense même pas." ?
- Un peu autoritaire. "Je vais danser la java." ?
- Un peu trop joyeux.
- "Ça fait des dégâts." ?
- Pas mal. "1 verre, ça va. 3 verres… Ça fait des dégâts !"
- Vendu !
- Ou plutôt "Bonjour les dégâts !"
- Tu changes juste parce que c'est moi qui ai trouvé ?
- Mais non, je cherche à faire le meilleur slogan possible, voyons !
- Comme tu veux. De toute façon, il est tard, je vais rentrer.
- Moi aussi. Oulah, je ne tiens plus debout ! On a presque fini la bouteille !
- C'était pour être raccord avec le sujet ! Mais je te ramène, si tu veux, j'ai ma voiture.
- Ah oui, volontiers.

100 graines d'idées #45

Pour le numéro 45, Alice nous demandait :


Le vieux gilet de Pépé
de 5 boutons est composé.
Il le porte toute la journée,
si bien qu'il est un peu usé.

Le bouton du haut, le 1er,
s'est mis à s'effilocher.
De peur de se détacher,
il veut se faire conseiller.

"Vite, vite, n'attendons pas !
Allons au bouton plus bas !"

Allant jusqu'au bouton 2,
le fil s'étire peu à peu.
Nos deux boutons sont inquiets,
ne veulent pas dégringoler !

"Vite, vite, n'attendons pas !
Allons au bouton plus bas !"

Là nos amis les boutons,
tombent sur un 3 grognon.
Mais voyant tous les dégâts,
il ne se le fait pas dire deux fois :

"Vite, vite, n'attendons pas !
Allons au bouton plus bas !"

Bouton 4 est endormi
sur le bidon du papi.
Quand il apprend le souci,
il rejoint ses trois amis.

"Vite, vite, n'attendons pas !
Allons au bouton plus bas !"

Les boutons sont si nombreux
que le fil court avec eux.
Le 5 est vite emporté
et les voilà tous tombés.

De leur chute le petit bruit
est entendu par une souris.
Elle les mettra sur le gilet,
quand les dents seront ramassées.

jeudi 6 août 2015

100 graines d'idées #44

Un peu en retard et abrutie par la fièvre, je vous livre ma réponse au sujet 44 d'Alice :


C'était une matinée ensoleillée, idéale pour tenter de retisser les liens effilochés par la garde alternée. Ce tête-à-tête avec mon fils de six ans m'effrayait. Je scrutais le bleu de ses yeux, pour y déceler la moindre faute que je pourrais commettre. Le pique-nique : C'est bon. Les deux bobs assortis : J'ai. Des feuilles et des feutres : Ok. Nous nous sommes assis sur une nappe à carreaux, que ma mère m'avait gentiment prêtée la veille. Prêt auquel elle avait généreusement ajouté une bonne louche de conseils sur le comportement à adopter, la relation père-fils, la sécurité lors des sorties et comment ne pas briser son couple.
Au bout de quelques minutes, une pluie venue de nulle part s'est abattue sur nous. J'ai rassemblé nos affaires en hâte, j'ai pris la petite main dans la mienne et nous avons couru nous abriter dans une sorte de grotte à proximité. Nous avons fait quelques pas dans ce lieu inconnu, avant de découvrir que les murs étaient recouverts de dessins. En effet, un petit cartel expliquait que nous nous trouvions en présence d'art préhistorique. Moi qui avais peur de faire une sortie banale, je marquais immanquablement des points avec une véritable découverte de trésor.
Il fallait immortaliser cet instant, avec un peu de chance, je réussirais même à être félicité par ma mère ! L'appareil photo était resté dans la voiture, et il pleuvait toujours autant. Je dis à mon fils de m'attendre ici, et je me ruai sous les trombes d'eau.
Je retournai dans la grotte aussi vite que possible, malgré quelques glissades relativement maîtrisées. L'appareil dans les mains, tel un trophée, la preuve ultime de mon statut de Super-Papa, je m'avançai dans la pénombre pour discerner mon petit collègue d'aventure. Il dessinait paisiblement sur les murs, sans doute plus attirants qu'un simple papier, et avait déjà recouvert une bonne partie des peintures.
J'oubliai mes projets de triomphe, rangeai mon appareil photo, et fis signe à mon fils de me suivre à l'extérieur. Nous sommes rentrés à la maison, et par la suite, je répondis à quiconque me le demanda que notre sortie avait été repoussée.

dimanche 2 août 2015

100 graines d'idées #43

Aujourd'hui, Alice nous a demandé de lui confier :


Dans un grand saladier, mélanger 7 gouttes d'extrait de vanille, un soupçon de chant d'oiseau et un zeste de soleil levant. Remuer lentement jusqu'à ce que le mélange rougisse. Faire fondre une tablette de chocolat 70%. L'ajouter à la préparation. Assaisonner avec 2 gouttes de transpiration masculine et une pincée d'amour. Couper le premier abricot de l'été et mettre les morceaux dans le mélange. Laisser reposer le tout à l'ombre d'un cerisier. Faire une chiffonnade de partition, ébarber un crayon de couleur et disposer le tout dans les assiettes. Déguster avec de vrais amis.

samedi 1 août 2015

100 graines d'idées #42

Encore un chouette sujet, chez Alice :

Vous feriez quoi, vous iriez où ?

Hier en rangeant le grenier,
une bouteille j'ai trouvé.
Quand j'ai voulu l'épousseter,
un grand bonhomme s'est montré.

"Les 80 heures prochaines,
tu iras où l'envie te mène."
Là-dessus, le monsieur s'en va,
me laissant à mon désarroi.

J'ai passé la nuit à rêver
aux endroits où je peux aller.
J'ai fait la grasse matinée,
58 heures sont restées.

Au petit-déj, à mon mari,
je dis : "J'irai en Italie !"
Sur la table, tapant du poing,
il répond : "Non, pas assez loin !"

Ne voulant pas me disputer
avant de partir voyager,
j'ai écouté ses suggestions :
Chine, Corée ou bien Japon.

Moi l'Asie ne me tente pas.
Mais j'irais bien au Canada.
Arrive mon petit dernier :
"Maman, tu vas pas t'en aller ?"

Cela m'a pris trois ou quatre heures
pour enfin atténuer ses peurs.
L'après-midi, j'ai travaillé,
mes collègues m'ont conseillée.

Au dîner, j'ai tout raconté,
sur l'Australie, on s'est fixés.
Oui mais je partirai demain,
là j'ai envie de prendre un bain.

La nuit, j'ai fait un cauchemar,
j'ai donc décalé mon départ.
Et puis mercredi j'ai coiffeur,
je vais grignoter quelques heures.

Vous savez bien comment on est,
le temps, tout seul, s'est écoulé.
Adieu, voyages et beaux projets,
samedi, on va chez Mémé.