Un vendredi étouffant, dans le Nord de l'Italie. Il est presque 18 heures, l'occasion d'aller se rafraîchir dans le lac avoisinant. À cette heure-ci, l'endroit est presque désert. Le soleil lui aussi a décidé de se cacher derrière les nuages, promesse d'une nuit orageuse. Mais pour le moment, l'air est lourd. La musique du plus proche café peine à parvenir jusqu'à nos oreilles. Installés dans l'herbe sèche, nous regardons les passants, qui se font rares. Une femme attire mon attention. Cheminant dans le lac, elle déplace nonchalamment son corps imposant, foncé par une exposition intensive sous les rayons du soleil estival. Elle jette un regard vers nous, hésitant entre la dénonciation de notre curiosité et la vérification qu'elle est bien observée. Elle s'éloigne d'un pas mal assuré, les pieds meurtris par les galets. Un peu plus tard, elle passe à nouveau devant nos yeux, nous donnant l'occasion de raviver notre récent souvenir, déjà presque effacé. Un dernier coup d'œil pour s'assurer que nous avons remarqué sa présence, et sans doute pour faire ce même exercice de voyeurisme que nous opérons sur elle.
Je me demande quelle langue parle ce jeune couple. Cela ressemble à du français, mais je n'en suis pas certaine. La fille m'a regardée. Est-ce qu'ils parlent de moi ? Peut-être pas. Mon propre mari semble avoir oublié mon existence, bien que l'odeur de sa cigarette me chatouille le nez en ce moment. Pourquoi ai-je l'impression de ne pas exister ? J'aimerais être le sujet d'une conversation, même pour être critiquée. Je vais passer devant ce couple, au moins ils me regarderont, me jugeront. Ce sera déjà quelque chose. Bon sang, que l'eau est froide. C'en est presque douloureux. Mais pas désagréable. Je m'approche de mes Français. Tous deux me détaillent de haut en bas, en faisant semblant de regarder au loin. La fille note quelque chose dans un carnet. Peut-être qu'elle est scénariste et qu'elle fera de moi l'héroïne de son prochain film. Je suis un peu loin maintenant, ils ne me voient plus. Je vais passer en sens inverse. Après tout, il faut bien que je rejoigne ma serviette. Et mon mari.
Je me demande quelle langue parle ce jeune couple. Cela ressemble à du français, mais je n'en suis pas certaine. La fille m'a regardée. Est-ce qu'ils parlent de moi ? Peut-être pas. Mon propre mari semble avoir oublié mon existence, bien que l'odeur de sa cigarette me chatouille le nez en ce moment. Pourquoi ai-je l'impression de ne pas exister ? J'aimerais être le sujet d'une conversation, même pour être critiquée. Je vais passer devant ce couple, au moins ils me regarderont, me jugeront. Ce sera déjà quelque chose. Bon sang, que l'eau est froide. C'en est presque douloureux. Mais pas désagréable. Je m'approche de mes Français. Tous deux me détaillent de haut en bas, en faisant semblant de regarder au loin. La fille note quelque chose dans un carnet. Peut-être qu'elle est scénariste et qu'elle fera de moi l'héroïne de son prochain film. Je suis un peu loin maintenant, ils ne me voient plus. Je vais passer en sens inverse. Après tout, il faut bien que je rejoigne ma serviette. Et mon mari.
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